EPOUSAILLES ET REPRESAILLES

 

 La base de notre scénographie a été élaborée suite à la lecture de deux satires : La Reine de la salle de bain, texte représentatif de la dimension scato-poétique omniprésente dans l’oeuvre de Levin avec son cabinet de toilette comme centre névralgique de toute action et Le Patriote, discours funéraire d’un politique opportuniste qui impose la présence du cercueil sur scène. Des éléments en faïence (lavabo, bidet, toilette, évier, frigo) seront sur roulettes et pourront dessiner différents espaces et servir eux-mêmes à différents usages (toilette-fauteuil, évier-table, évier-cercueil) ; usages résultant souvent d’une négligence née dans la solitude ou l’habitude, d’un laisser-aller justifié par un « personne ne me voit ».

D'après Anokh Levin . Avec : Séverine Chavrier et Laurent Papot .Scénographie : Vincent Gadras . Lumière : Jean-Marc Skatchko . Son : Philippe Perrin . Vidéo : Stéphane Lavoix, Jules Zingg . Construction :  ateliers du Théatre Nanterre Amandiers .

Avec l'aide de toute l'équipe du théatre Nanterre Amandiers .

 

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L’aire de jeu sera délimitée par des canalisations sonorisables posées sur des parpaings de livres. La présence du livre à notre époque, chez un auteur israëlien, dépositaire d’une langue nouvelle où s’affrontent le jargon politico-militaire actuel saturé de slogans et largement américanisé et l’hébreu biblique, langue intime et lyrique du Livre, nous a paru intéressante. Les livres regardent vers l’histoire intime, de la manière dont ils sont accumulés au cours d’une vie, et vers l’histoire du monde; vers la petite et vers la grande histoire. Ainsi empilés, leur anonymat, leur silence, leur poids, leur inertie renvoient à quelque chose de très levinien. Lire c’est aussi s’isoler de l’autre, ne pas communiquer, un refuge pour soi et/ou un déni de l’autre.

 

 Une qualité d’absurde est possible dans la conception de ces ready-made recomposés et livrés au jeu de l’acteur. Chaque bloc sera affublé d’un petit élément ( plus ou moins attendu, plus ou moins vraisemblable) comme si on les avait enlevés tels quels d’un appartement imaginaire, microcosme de la société toute entière. L’élément évier sera, par exemple, construit avec un miroir au-dessus, le cabinet avec une petite bibliothèque dans la chasse d’eau …etc.

 

       

 

Le travail de Séverine Chavrier prend comme point de départ les lieux existants  : la scénographie épouse les murs de la salle du Planétarium en leur faisant écho .  L' action s'étend dans d'autres lieux (couloirs, communs, sanitaires...) et est fimée puis projetée en direct .