COURTS-CIRCUITS Dans un lieu (ou plutôt un non-lieu, un lieu de stockage de marchandises), des hommes et des femmes « malades du sommeil » se retrouvent. Ils se découvrent « proches » (est-ce la « communauté de ceux qui n’ont pas de communauté » ?) par le simple fait qu’ils sont tous « sortis du temps » qui règne au-dehors. Un dehors où tout s’accélère, où l’atmosphère est explosive, « insurrectionnelle », électrique… « des tonnes de poudre » dans l’air ! Longtemps ils se sont trouvés pris, saisis, happés, emportés par un tournoiement de forces dévoratrices, affolantes, aveugles, nihilistes (l’hydre tentaculaire) contre lesquelles ils essayaient vainement de résister. Puis soudain il y a eu une série de courts-circuits et brutalement ils se sont arrêtés, figés, immobilisés là où ils vivaient et travaillaient. Du même coup, ils sont devenus « obsolètes », inopérants, incapables de s’adapter aux vitesses et fluidités de circulation requises ; obstacles gênants sur les parcours rapides des gens dits « normaux ». On les a mis à l’écart (hors-circuit) et introduits dans ce lieu-abri temporaire où un étrange médecin leur ouvre l’espace et leur laisse croire qu’ils pourront renouer avec eux-mêmes. Il crée là les conditions d'un « temps retardé » dont ils ont besoin, et institue une coexistence harmonieuse entre le présent et le passé, même le plus lointain. Ici, les sons, la musique raniment les « patients » et les transportent dans un temps de gratuité, de réminiscences : voyages où l’on ressuscite quelques figures, temps mythique qui transporte ailleurs, temps cathartique, « à rebours » de la vie d’aujourd’hui dite « réelle » : «Ici, nous avons reculé le temps. Nous le retardons d’un certain intervalle de durée qu’il est impossible à déterminer… Nous réactivons ici le temps passé avec toutes ses possibilités, y compris celles de la guérison.» Mise en scène : François Verret . Avec Jean-Baptiste André, Alessandro Bernardeschi, Séverine Chavrier, Jean-Pierre Drouet, Mitia Fedotenko, Marta Izquierdo Munoz, Natacha Kouznetsova, I Fang Lin . Scénographie : Vincent Gadras et Karl-Emmanuel Le Bras, lumières : Karl-Emmanuel Le Bras et Robin Decaux, son : Géraldine Foucault, réalisation images : Manu Pasdelou et Jean-Marc Ogier, montage images : Delphine Chevrot et Stéphane Caroff . Régie générale Karl Emmanuel Le Bras . Administration : Christophe Piederrière .Production-diffusion : Frédérique Payn . Avec l'aide de toute l'équipe du Théâtre National de Bretagne .Création Festival d'Avignon 2011
Montage Avignon, cour Saint Joseph 14 juillet 2011
Vue du projet
Tournage avec mannequin, salle Gabily
Jean-Pierre Drouet, répétition salle Gabily
Séverine Chavrier, la Parcheminerie
Travail avec les manequins, la Parcheminerie
Tournage à la Parcheminerie, Jean-Marc Ogier
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